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Trinquer à la littérature, nous réunissant... dans toutes nos différences

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Mais avec du simple vin de Cahors... néanmoins très raffiné

Système D comme d'écrivains (extrait)



Jean-Paul : - À la littérature, nous réunissant ce soir, amis des arts et des lettres dans toutes nos différences.
Françoise : - C’est tout ? Je te croyais parti pour un grand discours.
Georges : - Pour du Cahors, c’est buvable !
Jean-Paul : - Très raffiné, je dirais.
Victor, vide son verre d’un trait ; en se levant : - Allez, je vous laisse les amis, ces instants avec vous m’ont ravi mais je dois rejoindre monsieur le président de la région… J’essayerai de lui glisser un petit mot en votre faveur pour que l’année prochaine, il vous invite aussi aux frais de la princesse… Je vais d’abord faire un saut à l’hôtel… Y’a une petite à l’accueil, je ne vous dis pas !
Georges : - Victor ! À ton âge !
Victor : - Je vais l’aborder au culot, l’embobiner délicatement, me présenter comme l’acquéreur de l’hôtel. Ça marche souvent avec les filles de la réception.
Thomas : - Victor, sans vouloir t’offenser, tu n’as plus l’âge de racheter des hôtels. Sauf peut-être au Monopoly !
Victor : - À mon âge ! J’ai un truc auquel aucune femme ne résiste.
Georges : - On ne demande pas à voir.
Victor : - Je vais vous le montrer, vous pourrez prétendre, « j’ai vu le secret de Victor » (il met sa main droite dans la poche droite de son pantalon et ressort une liasse de billets).
Françoise : - Ça va sûrement te surprendre, mais y’a des femmes que ça laisse indifférent.
Jean-Paul : - Indifférentes, au féminin pluriel, j’aurais dit à ta place.
Victor : - Entourée d’amis, tu l’affirmes… Mais on en reparlera en tête-à-tête un de ces jours… (en avançant vers la porte) N’hésitez pas à faire des bêtises, c’est de votre âge. Je vous raconterai combien elle m’a coûté.

Presque en même temps :
Georges : - Embrasse la dame en blanc de notre part.
Françoise : - Bonne nuit Victor.
Jean-Paul : - Merci Victor, d’avoir honoré cette maison de ton passage.
Victor : - Et n’oubliez pas la tradition du Quercy, on ne laisse jamais un fond dans une bouteille, quand on est invité.
Thomas : - N’oublie pas de prendre des notes pour tes mémoires.

Victor sort.

Françoise : - Vieil obsédé va !
Thomas : - Comme beaucoup il vit sa vie en imaginations… Il arrive un âge où la prétention sexuelle devient la médaille de ceux sans espoir d’obtenir la légion d’honneur…
Jean-Paul : - Il ferait mieux de la garder, son imagination, pour ses bouquins.
Thomas : - Tu sais bien que ce n’est pas la même sorte d’imagination. Victor est un vieil homme, au demeurant sympathique et pittoresque, ayant trouvé dans l’écriture un divertissement lui permettant de péter plus haut que la tour de Montcuq.
Françoise : - Cahors – Montcuq, 26 kilomètres !
Georges : - Le plus honteux, c’est que ses niaiseries se vendent.
Françoise : - Les gens achètent n’importent quoi. Il suffit d’un sourire de Victor et sa petite phrase sirupeuse « ça vous replongera dans un monde qui n’existe plus », et les vieilles cruches succombent.
Georges : - Les jeunes aussi avec son « vous l’offrirez à vos parents » ou « vous verrez comment ont vécu vos grands-parents. »
Thomas : - Ça ne signifie pas que ses historiettes soient lues.
Françoise : - Mais au moins le fric rentre ! Moi il me faut deux ans pour récupérer mon argent.
Thomas : - De toute manière, même s’il n’avait pas été invité au repas gastronomique, il ne serait pas resté.
Jean-Paul : - Ma demeure n’est pas assez cossue, il te l’a confié ?
Thomas : - Tu serais pas un peu parano ?
Jean-Paul : - Je ne vois pas ce qui l’aurait empêché de rester !
Thomas : - Nous aurions été cinq.
Jean-Paul : - Et alors ?
Thomas : - Naturellement, ce fut une confidence, comme d’habitude en me priant de ne pas la répéter, ce qui est la meilleure forme pour encourager à la propager. Durant nos quelques centaines de pas, Victor m’a narré une nouvelle prouesse. Si Brassens a chanté « sitôt qu'on est plus de quatre, on est une bande de cons » c’est qu’un dimanche soir, notre héros, au bistrot de Sète, eut cette belle conclusion quand les copains d’alors abandonnèrent l’idée d’une partie de belote.
Françoise : - Celle-là, je l’ignorais.
Georges : - L’idée lui est sûrement venue en nous imaginant à cinq.
Jean-Paul : - Oh, c’est un grand mythomane mais il ne fait de mal à personne. Moi ça me donne un moral d’enfer, de le voir en si bonne forme ! Je ne parle pas de son écriture mais de son entrain. Il me reste encore quelques belles décennies.
Françoise : - C’est un formidable métier, écrivain : à soixante ans on observe l’académie française et on se persuade d’avoir tout l’avenir devant soi !
Georges : - Encore faudrait-il en vivre !
Françoise : - Ne t’inquiète pas, bientôt tu cumuleras la retraite et tes droits d’auteur… (il reste sceptique)
Georges : - Si le cancer m’oublie.
Françoise : - Ah ça, la chimie des années 70, on est la première génération à en payer les conséquences.
Georges : - Les femmes au moins n’ont pas le risque de la prostate.
Françoise : - Mais tu sais, on en a d’autres, dont les seins.
Jean-Paul, avec une volonté manifeste de changer de sujet : - Ils sont délicieux, tes œufs, Thomas.
Thomas : - Ils sont si bien mis en valeur par tes pâtes et tes lardons cher Don Paulo.
Jean-Paul : - C’est l’un des plus succulents souvenirs de ma vie, quand je suis allé animer un atelier d’écriture à Vérone.
Françoise : - Et comment tu avais été invité là-bas ?! Tes romans ne sont pas traduits en italien ! Ils ne te connaissent quand même pas ?
Jean-Paul : - Mais tu sembles ignorer qu’en certains milieux, je suis très apprécié. Mon ami Carlo d’Egyptair, comme on le surnomme, a su m’introduire.
Françoise : - Sans jeu de mot ! L’internationale gays a pris le pouvoir dans la culture !
Georges : - Un livre acheté, un œuf offert, tu ferais un malheur. Tu en vends des œufs ?
Thomas : - Quand j’en ai trop, le chien adore ça, et c’est le secret de son poil luisant… Mais par chez moi les gens sont civilisés, ils ont leurs bêtes.

Les verres se vident et se remplissent rapidement.

Jean-Paul : - Dis, Thomas, puisqu’on est entre nous... Ton nouveau look, c’est étudié ou c’est juste pour t’amuser, pour embêter les bourgeois de Cahors ?

Thomas, après quelques secondes où il cherche les termes exacts et à capter l’attention : - Nous sommes condamnés à la notoriété !

Tous le regardent, incrédules.

Jean-Paul : - Vas-y, partage tes découvertes.
Thomas : - Au-delà des raisons pour lesquelles nous écrivons, notre production n’a d’intérêt qu’historique. De notre vivant, enfin, au moins durant nos premières décennies d’écriture, seul obtiendra de l’écho le médiatique.
Jean-Paul : - Si j’ai bien suivi, selon toi on est obligé d’être connu pour être lu ?
Thomas : - Pas forcément connu, être inconnu est parfait… (en souriant) à condition que tout le monde le sache.
Françoise : - Là tu joues sur les mots, être inconnu à condition que tout le monde le sache, ça signifie être connu.
Thomas : - Mais non, Françoise ! Tout le monde peut penser : lui, il est quasi inconnu, et ce n’est pas parce que tout le monde pensera « lui, c’est un écrivain quasi inconnu » que je serai connu !
Jean-Paul : - Mais si tout le monde prétend quelque chose…
Thomas : - Mais chacun se croit le seul de son petit cercle à me connaître ! Il m’imagine intéressant.
Françoise : - Et il achète ton bouquin ?
Thomas : - Rarement. Seul sort son fric celui qui estime « je vais sûrement découvrir quelqu’un d’original »… Mais les badauds régleront l’affaire avec un « ça sert à rien de le lire, je pourrai en parler à personne. »
Françoise : - Ils pourraient en parler pour faire découvrir.
Thomas : - Déformation professionnelle, tu rêves ! S’ils en parlent c’est pour frimer. Je commente toujours la majorité… Heureusement, il y’a des exceptions…
Jean-Paul : - Et tu en croises beaucoup des exceptions ?
Thomas : - Ne pose pas des questions dont tu connais la réponse ! On ne vit pas sur le dos des exceptions… Tu crois que je m’agiterais à Cahors pour fourguer trois bouquins si je pouvais en écouler cinquante dans un vrai salon du livre ?
Jean-Paul : - Là tu veux nous casser le moral !
Thomas : - Ne m’attribue pas un pouvoir surnaturel ! Lundi, que va-t-on répondre au premier pecnot ravi de demander « alors, ça s’est bien passé ton week-end ? »
Jean-Paul : - Tu me poses la question ?
Thomas, en souriant : - Les gens achètent de moins en moins de livres, mais je n’ai pas à me plaindre… Et tu ajouteras « mes acrostiches sont partis comme des petits pains, c’est mieux que rien, ça me permet d’être tranquille quelques semaines. »
Jean-Paul : - Là tu te moques.
Thomas : - Je me moque de toi, de moi, de nous… Mais au moins je ne serai pas dupe de leurs manigances, je n’irai pas manger avec monsieur le président du Conseil Régional, avec les magouilleurs du livre qui se donnent une image de ville culturelle en nous invitant sur un strapontin, car nous sommes des « écrivains régionaux », dont le nom et la photo paraissent dans quelques torchons.
Jean-Paul : - Finalement, tu devrais écrire un essai.
Thomas : - Système D, comme d’écrivains, je l’appellerai !
Françoise : - Tu y crois vraiment, à ta connerie ! Comme débrouille, déprime, désastre, dérive, destin, on comprendrait mais d’écrivains, la dame en blanc va te répondre de retourner sur les bancs de l’école, en cours d’orthographe.
Jean-Paul : - D, comme débouche ! (il ouvre le Buzet ; Georges applaudit)
Thomas : - Quel manque d’humour et d’autorisation, d’autodérision, de poésie même. Les plus littéraires remarqueront le clin d’œil à Jay McInerney.
Françoise : - Procédé classique, mes élèves y recourent parfois, pour justifier n’importe quoi, on invente un nom à consonance américaine !
Jean-Paul : - Buzet on peut en abuser. (Georges applaudit ; il sert, Françoise termine son Cahors)
Thomas : - Tu plaisantes ? Tous les mots intéressants commencent par D, prétend la défoncée de son premier roman, Bright lights, big city, Lumières vives, grande ville, ou Journal d’un oiseau de nuit dans son édition française. « Drogue, délices, décadence. »
Jean-Paul : - Thomas te mène en bateau et son radeau de la méduse se prend pour un Titanic insubmersible.
Thomas : - Jay McInerney, ça ne vous dit rien ? Bret Easton Ellis non plus ?
Georges : - Des anglais ont acheté par chez toi ?
Jean-Paul : - De toute manière, les auteurs anglo-saxons sont tellement mal traduits, leur lecture est inutile.
Georges : - On est des écrivains, on n’est pas des lecteurs !
Thomas : - Peut-on être écrivain sans être lecteur ?
Françoise : - Réveille-toi Tom, tu n’as plus 20 ans. Bien sûr qu’il faut avoir lu durant sa jeunesse, disons jusqu’à 25 ans, après, quand on se veut écrivain, il faut écrire, et vivre. Sinon la lecture t’entraîne à simplement répéter, un peu autrement, les histoires de tes modèles. Et tu verras, ça ne laisse pas le temps de lire, écrire vraiment, retravailler ses manuscrits, les peaufiner, ciseler, et vivre, même si je préférerais vivre autrement, mais c’est presque un autre sujet.
Jean-Paul : - Là je suis entièrement d’accord avec toi, il faut acquérir des bases durant la jeunesse, et ensuite écrire et vivre. Certains continuent de lire, mais ils ont tort, ça se sent tellement dans leurs livres, malheureusement des éditeurs aiment ça, les sous-Proust, sous-Pagnol. Moi, je suis imprégné de Jean Cocteau pour l’avoir dévoré dans ma jeunesse, il a laissé une empreinte sur ma vie mais c’est suffisamment loin pour que mon style ne soit pas une imitation. Pour trouver son style, il faut se détacher de nos prédécesseurs, tout en ayant une connaissance parfaite de l’histoire littéraire. Pour les écrivains, comme pour presque toutes les professions artistiques, tout se joue durant l’enfance.
Françoise : - Tu serais excellent comme prof, Paulo. Tu as raison, trop de lectures, pour un écrivain, c’est la perte de sa personnalité. Un ou deux romans par an, c’est parfait mais une centaine comme toi Tom, je te l’explique pour ton bien, tu vas droit dans le mur !
Thomas : - Votre approche me surprend. Nous sommes donc différents.
Georges : - Tu reconnais être minoritaire, isolé, marginalisé, au moins, c’est déjà ça.
Thomas : - Beaucoup ont peur de la marginalité, pourtant c’est dans la marge que s’écrivent les remarques essentielles.
Jean-Paul : - C’est tiré par les cheveux, mon jeune ami. Et sur Internet, tu vends ?
Thomas : - Si un visiteur sur mille commandait, je deviendrais imposable !… Mais il faut être logique, vendre n’est pas le but.
Georges : - Alors je ne vois pas l’intérêt de créer des sites.
Thomas : - La gratuité, l’ADN d’Internet, c’est la gratuité, le partage, la culture pour tous. Et le livre en papier va disparaître.
Françoise : - Là tu veux vraiment nous liquider le moral. Heureusement, nous ne sommes pas obligés de te croire !
Thomas : - Pourtant, c’est une suite logique. D’abord la pensée s’est transmise de bouches à oreilles, n’a compté que sur la mémoire. Puis elle fut gravée, dans la pierre, sur des os, humains parfois, peinte sur les parois de grottes. L’invention de la représentation puis de l’écriture constituèrent des révolutions plus importantes que notre passage au numérique. J’imagine les Jean-Paul d’alors : si on écrit la pensée, plus personne n’écoutera, plus personne n’apprendra.
Jean-Paul : - Pourquoi m’attribues-tu le rôle du conservateur opposé à tout progrès ? La disparition du livre, ce n’est pas un progrès.
Thomas : - Mais c’est bien toi qui veux conserver sur un piédestal les éditeurs, qui regardes de haut l’auto-édition comme si le travailleur indépendant qu’est l’auteur-éditeur n’avait pas sa place dans la littérature, parce qu’il n’a pas été légitimé par un vénérable éditeur.
Jean-Paul : - Tu sais bien que dans l’auto-édition, la majorité des livres ne valent rien, regarde Victor, Rémi ou Véronique…
Thomas : - Mais en plus tu assimiles l’auto-édition au compte d’auteur.
Jean-Paul : - Là tu ne m’as jamais convaincu.
Thomas : - Donc pour toi c’est la même chose ! (léger énervement) Qu’un scribouillard refusé par l’ensemble des éditeurs classiques signe, en désespoir de cause, avec une officine qui va lui soutirer une fortune pour un bouquin en mauvais papier, tu confonds cette arnaque avec la démarche du créateur travailleur indépendant par choix, profession libérale auteur-éditeur.
Jean-Paul : - La majorité des auto-édités ont d’abord cherché un éditeur, comme tu dis classique.
Thomas : - Ce n’est pas parce qu’une activité est accaparée faute de mieux par des écrivaillons, qu’il faut en conclure que l’activité est méprisable. L’auto-édition est l’avenir de l’édition.
Georges : - Mais si on en arrive à la disparition du livre, tu parles d’un avenir !
Thomas : - J’en reviens donc à mon historique de la conservation de la pensée. Après la pierre et les os ? On a utilisé des matières plus pratiques : le bois puis le papier. Et un jour on a su relier les feuilles. Le livre a connu quelques siècles de triomphe. C’est inévitablement sa, ou peut-être ses dernières décennies.
Françoise : - Finalement, tu devrais devenir enseignant ! Tu devrais me remplacer ! Il faut faire travailler les jeunes.
Thomas : - Et devant mon tableau noir, je conclurai : dès que le numérique sera plus pratique que le papier, il le supplantera. Des millions d’arbres seront en plus épargnés.
Jean-Paul : - Alors il n’y aura plus d’écrivains. Déjà qu’il est difficile de récupérer des droits d’auteur des livres imprimés ; alors quand les versions numériques seront téléchargées gratuitement, piratées ?...
Thomas : - C’est bien la raison pour laquelle je ne veux surtout pas d’éditeur. Je tiens à mon indépendance. En conservant l’ensemble des droits, je récupère l’ensemble des droits dérivés.
Jean-Paul : - Et tu crois en vivre un jour ?
Thomas : - Le problème majeur de l’indépendance étant l’accès aux points de ventes à des conditions décentes, il est impératif, soit de trouver une solution pour vendre, soit de vivre indépendamment des ventes.
Georges : - Plutôt jouer au loto !
Thomas : - Vendre sur Internet, c’est sans intermédiaire et l’audience permet d’obtenir des droits dérivés. Je n’en suis encore qu’à la phase une, le développement du concept.
Françoise : - Je n’ai rien compris !
Jean-Paul : - En plus, ta logique d’écriture m’est impénétrable, pourquoi ne pas te fixer dans un genre, pourquoi faire ainsi feu de tout bois ? Tes internautes, tu vois je connais le terme exact, tes internautes doivent être comme les organisateurs des salons ! Ils ne doivent pas savoir où te classer ?
Thomas : - Mais je ne produis pas des bibelots pour l’étagère d’une cuisine ou d’un bureau.
Jean-Paul : - Tu sais bien ce que je veux dire.
Thomas : - Écrire, l’essentiel c’est d’écrire, tu en conviens ?
Jean-Paul : - Naturellement, mais si personne ne s’y intéresse…
Thomas : - Le succès est toujours un malentendu ! Il est donc inutile de courir après ! Quelqu’un tombe sur un extrait et la mayonnaise prend, tout s’emballe, effet boule de neige, c’est rarement le meilleur. Quand ça arrive, l’ignoré devenu congratulé est déboussolé, paumé. On lui demande de tout ! On l’invite partout ! Eh bien moi, ce jour-là je placerai mes textes, chanson, théâtre, scénarios…
Jean-Paul : - Tu ne m’as pas convaincu ! Si je t’ai bien suivi, il suffit d’écrire, d’écrire et d’attendre.
Thomas : - La patience est notre grande vertu !
Jean-Paul : - À ce petit jeu de l’attente, je ne me vois pas végéter encore cinquante ans ! Il faut bien vivre !
Thomas : - Les droits dérivés, on y revient !
Georges : - C’est quoi, tes droits dérivés ?
Thomas : - Les internautes téléchargent gratuitement… et après reçoivent de la pub.
Jean-Paul : - Tu deviens comme un coureur automobile, avec des pubs partout.
Thomas : - Mais pas du tout ! Encore une réduction caricaturale orchestrée par l’industrie des éditeurs pour effrayer leurs petits auteurs. Le versant littéraire et le versant publicitaire sont dissociés. Aucune publicité dans les versions numériques mais les internautes fournissent leur adresse mail et reçoivent d’autres messages, publicitaires cette fois.
Georges : - Et vous êtes nombreux avec ces idées sur Internet ?
Thomas : - Je crois être le premier en France.
Jean-Paul : - Internet, Internet, je suis trop vieux pour m’y mettre comme toi. C’est bien bon pour les sites de drague mais pour la littérature, je suis et je resterai de l’ancienne école.
Thomas : - En fait, on s’en fout que le livre soit en papyrus, en papier ou en numérique. Tout ça, c’est la préoccupation des marchands, et ça deviendra le choix des lecteurs.
Françoise : - Et on vit de quoi ?
Thomas : - Vivons de peu, soyons pauvres mais heureux, au moins sereins. La pauvreté harmonieuse, déjà Sénèque la conseillait. Ayons un jardin, un verger, des poules, et vivons loin de la folie matérialiste des hommes.
Jean-Paul : - Enfin, Internet, c’est bien ce que je pensais, un grand foutoir où des utopistes croient refaire le monde. Si un jour ça devenait sérieux, l’État remettrait de l’ordre, il ne laisserait pas la culture et les grands groupes s’effondrer.
Georges : - Faudrait qu’un jour on en parle vraiment d’Internet, Thomas.
Thomas : - Mais qu’est-ce qu’on vient de faire ?
Georges : - Oui… Mais devant un écran, que tu me montres comment ça marche. Comment tu peux envoyer un texte, tu es toujours derrière ton écran ?
Thomas : - Avant d’être un mec bizarre qui promène ses invendus, j’ai été un jeune informaticien. Cadre même !
Françoise : - C’est vrai ! Tu m’avais raconté. Tu triches alors ! Pour moi l’informatique se résume à une question : tu connais la différence entre Windows et un virus ?

Personne ne répond.

Françoise : - Windows c’est payant alors qu’un virus c’est gratuit.
Thomas : - C’est avec de telles plaisanteries prétendues des bons mots, qu’on angoisse les artistes ! Tant mieux ! Ayez peur, ça me permettra de prendre un train d’avance.
Georges, en souriant : - Tchou Tchou.

Jean-Paul et Françoise éclatent de rire.
La moue de Thomas peut signifier « ils n’y comprennent vraiment rien. »

Rideau

- Extrait de "Système D comme d'écrivains". Toutes les infos sur la pièce et son édition en avril 2021.





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